« J’ai vu l’évolution du Club Forest Hill Marne-la-Coquette, la façon dont il a su s’imprégner du padel, on y passe de bons moments de vie de padel »
Adrien Maigret est l’un des meilleurs joueurs français de padel et s’entraîne au Club Forest Hill de Marne-la-Coquette. Il est également tennisman, enseignant de tennis depuis l’âge de 18 ans et directeur sportif à Carrières-sous-Poissy.
Comment avez-vous découvert le padel ?
Tout a commencé avec un ami, Sébastien Ruiz, qui, en 2015, m’a appelé pour me dire qu’il avait découvert un super sport. C’est avec lui que j’ai donc joué pour la première fois.
La première partie a été dure ! J’essayais de jouer “tennis” mais je voyais bien que ce n’était pas tout à fait adapté.
La deuxième partie, ça a été avec Benjamin Tison. Je me souviens que toutes les parties que je disputais je les perdais, systématiquement, contre tout le monde ! Comme je suis compétiteur, ça m’a piqué dans mon orgueil et je me suis dit qu’il fallait que je devienne bon. Alors je me suis mis à beaucoup jouer et je me suis vraiment pris de passion pour ce sport.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le padel ?
C’est un sport très complémentaire avec le tennis.
Jouer au tennis peut être une force pour le tennis et jouer au padel peut tout autant être une force pour le tennis.
C’est un sport qui demande, quand on vient du tennis, de se remettre en question, de tout reprendre à zéro. Il faut s’imprégner du padel et oublier son tennis.
C’est un sport nouveau qui incarne vraiment un renouveau.
Comment êtes-vous devenu “pro” de padel ?
J’ai commencé à jouer très régulièrement à Bois-d’Arcy avec une bande d’amis puis j’ai commencé à disputer des compétitions avec Julien, mon frère, des tournois de catégorie P1000. Lui n’a pas pu continuer à s’investir car il a eu sa fille, j’ai donc joué avec Benjamin Tison. Nous sommes devenus les premiers français : en 2018 au Championnat du monde au Paraguay on a fini 4ème.
À l’époque le padel était moins connu qu’aujourd’hui, les sponsors moins présents et il était difficile pour moi de suivre Benjamin en Espagne. On s’est donc séparés et j’ai continué de mon côté ma route sur le circuit français et un peu à l’international, en Équipe de France.
Aujourd’hui, avec l’essor que connaît ce sport et avec les conditions bien meilleures qu’il offre, je me pose de plus en plus la question d’en faire totalement mon métier. D’autant que c’est un sport où il n’y a pas trop de limites d’âge, que l’on peut être performant tard. Pourquoi pas aller chercher un top 100 ?
Qu’est-ce que vous aimez dans le padel que vous n’avez pas (ou plus) dans le tennis ?
Dans le padel, on retrouve la base du tennis, et avoir joué pendant 20 ans au tennis est forcément bénéfique pour moi. Ce que j’aime aussi beaucoup c’est l’ambiance dans les tournois. Le fait qu’on soit deux à jouer rend les rencontres très sympas humainement.
C’est un sport où on pense “collectif”, où on passe des bons moments à plusieurs.
Quand on s’entraîne, on se retrouve ensuite pour boire un coup, pour discuter, on retrouve un peu la convivialité du tennis d’il y a 20 ans.
Au tennis, les compétitions se disputent seul et c’est pour ça que j’adorais jouer en double. Au padel, on retrouve ces moments de vie que l‘on partage.
Et puis les pistes de padel sont plus petites, ça fait que l’on est à l’intérieur du terrain. L’espace à couvrir n’est pas énorme, c’est donc physiquement accessible à tout le monde, les enfants, les retraités… le panel de gens est large.
C’est d’ailleurs ce qu’il y a de super dans le padel : on croise et l’on joue avec une sociologie de métiers très différentes. Il y a une mixité incroyable dans ce sport.
J’ai rencontré des gens grâce au padel que je n’aurais peut-être jamais rencontré autrement. La rencontre est assez facile dans ce sport.
Quels conseils pouvez-vous donner aux joueurs de padel, débutants ou confirmés ?
Le padel est un sport très accessible.
Il faut pratiquer beaucoup, essayer de se faire plaisir et surtout, s’imprégner de l’ambiance padel. C’est un sport auquel on peut devenir vite accro !
Si on est un joueur de tennis on peut développer de la frustration car la technique n’est pas la même. Il faut oublier pour se mettre dans le padel. Quant à ceux qui débutent, le padel c’est vite top. On s’amuse très vite, on arrive très vite à faire des échanges.
Le mieux pour progresser c’est pratiquer et prendre des cours, bien sûr, aussi.
Quel avenir imaginez-vous pour le padel ?
Le fait qu’il y ait beaucoup de sportifs connus qui se soient mis au padel, que des lieux comme Roland Garros accueillent des tournois, que les clubs investissent de plus en plus dans le padel et que ce sport soit si facilement accessible, et c’est sa force, ça fait qu’il va continuer encore et encore à se développer.
En Espagne par exemple, le padel cartonne surtout sur le côté loisirs, ce n’est pas forcément la compétition qui prime. Ce qui fait la spécificité de ce sport c’est le nombre de gens qui y jouent et ce nombre ne cesse d’augmenter.
Vous vous entraînez au Club Forest Hill de Marne-la-Coquette, pourquoi avoir choisi ce club ?
Le Club de Marne-la-Coquette est à moins de 10mn de chez moi donc c’est très pratique ! Frédéric Rogez, le responsable des sports de raquette à Forest Hill, a fait un pari sur le padel. Il savait que j’étais le meilleur de la région. Il a eu cette envie de développer ce sport, d’abord avec 2 pistes intérieures, puis 3, encore 3 et maintenant 12 ! Cette motivation fait qu’on a forcément envie de jouer la bas, la qualité de jeu est très bonne, l’ambiance aussi.
J’ai vu l’évolution du Club au niveau du padel entre le début et maintenant : la façon dont le Club a su s’imprégner du padel, l’évolution des infrastructures, on y passe de bons moments de vie de padel.
Propos recueillis par Caroline Pastorelli